Votre présence dans ma vie.

Ma plume vient m’accorder quelques nuits de ces heures paisibles et délicieuses et m’emmène sur votre île terrestre. Vous êtes là, je le sais, quand je me lance dans une lettre pour vous, comme si je revenais dans les draps encore brûlants de nos ébats me blottir tout contre vous et vous parler pendant des heures, vous êtes là. Je ne calcule plus ces heures perdues à se passer de nous, vos extrémités sur les miennes je vous sens, je vous devine, vous me prenez entière, vous me bousculez, m’embrassez de désir et m’effeuillez..

Chaque trait au bout de mon esquisse devient une pause câlin pour ne pas user le bonheur, pour le faire durer de plaisir. Image innée, cornée, sous la traversée l’excitation se déloge, vous m’attirez, me cueillez et mon âme frissonne au chant de votre effleurement. Vous êtes là, vous êtes là comme un fruit à déguster, exotique, bien mûr et juteux en attente de fondre sur la langue. Vous êtes là comme l’attente d’un enfant qui attend son histoire pour s’endormir, toujours là même avec les mêmes mots sans oublier tous les détails, vous êtes là et ainsi le temps passe. Une attente qui soulage mille douleurs ou pendant des mois vous m’avez accompagné longuement dans mes déserts. J’aime m’imaginer la texture de votre corps que je dessine sous mes yeux, l’espace d’une nuit où mes mains pleines de mots et de tendresse me laisse rêver plus loin que l’aurore.